Cercle des Sénateurs JCI Francophones

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Publié : 17 octobre 2010

« La Tunisie et la francophonie face à la mondialisation »

Le 8 juillet 2010, le CSF a participé au colloque organisé par la Jeune Chambre Economique de Monastir « La Tunisie et la francophonie face à la mondialisation ».Adel SRIHA, Président de la JCE de Monastir, a accueilli les participants et les intervenants au colloque : Mohamed GORSANE, député et ancien maire de Monatir, représentant le Gouverneur, Kamel BESBES, adjoint au maire représentant le Maire de Monastir, plusieurs conseillers municipaux de Monastir, Mourad NABI, président 2002 de l’ONM de Tunisie, Anas BEN NASR de la Jeune Chambre de Monastir, et la délégation du CSF.

Jean-Pierre CHIAVERINI, Président du CSF, a présenté l’historique et l’évolution de la francophonie en rappelant que Habib BOURGUIBA, qui était originaire de Monastir, avait été l’un des pères de la francophonie moderne dès les années 60 avec Léopold Sedar SENGHOR, Norodom SIHANOUK et Hamani DIOURU. JP Chiaverini a ensuite indiqué que, comme l’avait souligné Hervé BOURGES dans son rapport « Pour une renaissance de la Francophonie » remis en France au Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie en juin 2008, la Francophonie manquait de visibilité auprès des Français et des autres francophones car l’entité institutionnelle qui la représente a changé plusieurs fois de nom et de forme en 38 ans, les Sommets de la Francophonie n’ont lieu que tous les deux ans, peu de citoyens connaissent la Francophonie et le fonctionnement de ses institutions, les manuels d’histoire ne montrent pas la proximité des peuples francophones, l’OIF est absente dans beaucoup de cours de Sciences Politiques… Certes, la Francophonie dispose d’une vitrine télévisuelle avec TV5 Monde, créée le 2 janvier 1984 et qui est le deuxième réseau mondial de télévision derrière MTV et devant CNN avec plus de 180 millions de foyers et 3 millions de chambres d’hôtel raccordés. Mais sa politique audiovisuelle ne reflète pas la Francophonie car l’essentiel des programmes est réalisé par France Télévision et TV5 apparaît plus comme une chaîne de télévision française que francophone, et en France même elle reste peu connue du public.

JP Chiaverini a indiqué que d’autres acteurs opéraient dans la galaxie francophone et que c’était le cas du Cercle des Sénateurs-JCI Francophones qui a été créé par l’Association Française des Sénateurs en 2004 et qui a pour objet : .d’une part, de créer les conditions d’échange et de partage nécessaires au développement de relations amicales entre toutes les personnes – sénateurs ou anciens membres de JCI - intéressées et motivées à développer les solidarités francophones à travers le monde .d’autre part de se présenter comme un interlocuteur légitime et constitué aux instances nationales et internationales de droit public ou privé ayant également la Francophonie pour objet .enfin, de défendre et promouvoir la francophonie à travers le monde. Au contraire des opérateurs de la Francophonie qui travaillent en relation institutionnelle étroite avec l’OIF, le CSF, comme chacune de ces associations, fonctionne en parfaite autonomie et mène librement les actions qui lui semblent utiles, avec des accords de partenariat avec les institutions et les opérateurs de la francophonie (OIF, FFA, etc…). JP Chiaverini a rappelé que la langue française était le lien, autour duquel s’était construite l’idée francophone, que c’était elle qui avait réuni aussi bien les fondateurs de la Francophonie que les populations des pays francophones, qu’elle était une des raisons d’être de la francophonie, et que la francophonie institutionnelle avait été créée sur une base de coopération culturelle, sur le partage d’une langue commune qui est aujourd’hui en danger. En effet, au cours des 5 dernières décennies, l’anglais s’est imposé partout et il est devenu la langue internationale de communication. L’usage du français est donc en perte de vitesse au niveau mondial, y compris dans les pays, comme la Tunisie, terres historiques de la francophonie.. Le Français, langue diplomatique par excellence, langue de travail officielle des Nations-Unies ou du CIO, est aujourd’hui remplacé progressivement par l’anglais, et la francophonie risque de reculer en une ou deux générations si la France, en liaison avec les d’autres pays francophones, ne forme plus les élites des pays francophones. La bataille linguistique qui se déroule à travers le monde n’est pas seulement culturelle ou esthétique : c’est une bataille dont les enjeux véritables sont les valeurs humaines, l’influence politique et la croissance économique.

JP Chiaverini a fait référence à Dominique Wolton, qui estime, paradoxalement, que la mondialisation peut constituer une chance pour la francophonie. Avec la mondialisation, la francophonie devient la diversité culturelle en acte et cet élargissement est à la fois un défi, un changement de dimension et une chance car la francophonie est une ressource culturelle pour repenser le monde dans sa complexité. S’ouvrir oblige d’une part à assumer les racines pour conserver son unité, d’autre part à construire les valeurs adéquates à la mondialisation. Hier, la francophonie était identifiée, à tort, à la décolonisation. Aujourd’hui elle devient un des acteurs de la diversité culturelle. C’est une langue en partage mais de plus en plus de ses valeurs autour de la culture, de la liberté et des droits de l’homme s’universalisent. Donc valoriser la francophonie c’est à la fois défendre une langue et des valeurs, et c’est en cela que la francophonie peut devenir mondiale et permettre de faire face à la mondialisation.

JP Chiaverini a conclu son intervention en affirmant qu’à son modeste niveau le Cercle des Sénateurs-JCI Francophones considèrait : .l’inéluctable mondialisation des composantes politiques, économiques et culturelles de toutes les sociétés humaines ; .le danger d’uniformité que recèle ce phénomène et, par voie de conséquence, de conformisme intellectuel qui en découle ; .l’urgence d’opposer à cette menace la richesse de cultures différentes, seule capable de favoriser l’épanouissement des personnes dans la compréhension et le respect mutuels ; .le langage comme le principal véhicule de la pensée qui permet d’en exprimer les nuances et la diversité et, à ce titre, il est une garantie essentielle de la Liberté ; et agissait en faveur du maintien et du développement de la francophonie pour avancer sur la voie du développement individuel et collectif, dans le respect des cultures et des identités des pays et de leurs peuples, par exemple à Monastir avec Habib TOUMI, sénateur JCI ambassadeur du CSF au Maghreb, qui a réfléchit à l’idée d’y créer une Maison de la francophonie.

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